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Le site FFVoile sur le système OSIRIS

Romain Lanos, futur responsable du Centre de Calcul OSIRIS à la FFVoile

Après un doctorat en physique et un diplôme en architecture navale, Romain Lanos a débuté sa carrière au Bureau d’Études de l’équipe « Groupama » lors de la campagne Volvo Ocean Race 2011-2012. Une première expérience décisive sur le plan professionnel qui l’amènera s’impliquer dans plusieurs projets dans le monde de la voile, en ingénierie navale. C’est aussi à cette époque qu’il rencontre Luc Gellusseau et qu’un lien fort se crée entre les deux hommes. En Mars prochain, il le remplacera au poste de Responsable du Centre de Calcul OSIRIS à la FFVoile.

La vie c’est avant tout des rencontres. En débarquant à Lorient, diplôme d’architecture navale en poche, Romain Lanos ne savait pas encore que sa première expérience professionnelle, au sein du Groupama Sailing Team mené par Franck Cammas pour la Volvo Ocean Race, allait être aussi décisive pour la suite de sa carrière. Une aventure couronnée du succès sportif qu’on lui connait, qui l’amènera à rester sept ans au sein du Bureau d’Études de l’équipe « Groupama », et une rencontre décisive, avec Luc Gellusseau. « Quand j’ai connu Luc avec Groupama sur le Projet Volvo Ocean Race, il s’occupait principalement de questions liées à la jauge » se souvient Romain Lanos. « Moi, de mon côté, je m’occupais notamment du suivi des masses du bateau et on échangeait beaucoup car c’était un sujet évidemment très lié aux contraintes de jauge ».

Leurs chemins professionnels s’éloignent après la victoire de 2012 mais les deux hommes gardent contact. « Pendant le projet Volvo, j’ai commencé à m’intéresser aux méthodes de prédiction de performance et à l’utilisation des VPP (Velocity Prediction Program). C’est ainsi que j’ai participé au développement des VPPs pour l’équipe de Franck Cammas et que j’ai pu les utiliser sur les projets qui ont suivi la Volvo. Lorsque j’ai quitté l’équipe, j’ai continué à développer et à mettre en œuvre ce type d’outils en course au large, notamment sur des projets Ultim. En parallèle, j’ai été sollicité par mes anciens professeurs de l’école d’architecture de Nantes pour enseigner la prédiction de performance aux étudiants en architecture navale ».

En 2019, le kitesurfeur Alex Caizergues le convainc de le rejoindre au sein du « Projet Syroco », qui a notamment pour objectif de battre le Record de vitesse à la voile avec une sorte de Kite-Avion à foil ! Basé à Marseille, Romain dirige ce projet jusqu’au début de l’année 2023 puis décide de se consacrer à nouveau son activité en ingénierie navale. En filigrane, pendant toutes ces années, il continue d’épauler Luc Gellusseau, devenu alors Responsable du Centre de Calcul OSIRIS à la Fédération Française de Voile. « Il faisait parfois appel à mon Bureau d’Études pour l’accompagner dans certaines missions. Puis à un moment donné il m’a annoncé vouloir se former pour devenir jaugeur pour l’ORC et il m’a demandé si ça m’intéresserait de faire la formation avec lui. Donc on a fait ça ensemble ». Les liens entre les deux hommes se font alors encore plus étroits car avec cette activité de jaugeur ORC, ils échangent fréquemment autour des mesures de bateau ou sur les informations transmises au Centre de Calcul. « Il y a un certain temps, au cours d’une discussion, il m’a annoncé sa volonté de « passer la main » en tant que Responsable du Centre de Calcul. L’hypothèse de le remplacer est arrivée assez vite sur la table et c’est une idée qui m’est restée en tête pendant assez longtemps et qui est devenue très concrète il y a quelques mois ». Début mars 2024, Romain prendra en effet le relais définitivement après que Luc Gellusseau a tenu la barre pendant près de 10 ans.

La passation entre les deux hommes suit son cours et Romain a déjà une idée précise du rôle qu’il aura à endosser dans quelques semaines. « Dans le système actuel la plupart des demandes de contrats de jauge sont traitées par la « voie standard » avec des choses assez automatisées et qui reposent sur les Délégué OSIRIS en local, qui font un boulot formidable à ce niveau-là. Mais dès qu’il y a des demandes particulières, un peu spécifiques, qui sortent un peu des clous et qui nécessitent de passer par une autre voie que la voie standard, à ce moment-là ces demandes sont traitées par le Centre de Calcul et donc la personne qui en a la charge ».

Avec ces nouvelles fonctions il va également devenir le représentant pour la France de l’ORC (Offshore Racing Congress), une entité rattachée à World Sailing qui s’occupe de développer et de maintenir des systèmes qui permettent de courir en Offshore en temps compensé. A ce titre le Responsable du Centre de Calcul de la FFVoile est le « rating officer » pour la France, la personne qui a la responsabilité tous les certificats ORC pour le pays. « Il y a aussi un rôle de communication, pour apporter des informations autour du système français à l’international, d’essayer de développer l’activité et de faire vivre ce système-là, de le faire évoluer, de l’adapter à l’évolution des règles et des bateaux ». Par le biais de l’ORC et donc du Centre de Calcul, des bateaux régatant en OSIRIS peuvent ajuster au plus près leur rating aux performances réelles de leur configuration de course. Et pour des nouveaux bateaux qui ne disposent pas encore d’observations de vitesse, le VPP (Velocity Prediction Program) de l’ORC permet de leur attribuer un rating au plus près des performances théoriques. « En France on a un système assez unique car il combine à la fois l’aspect « ingénierie » qui vient de l’ORC où on passe par de la prédiction de performance la plus fine possible pour déterminer des ratings, et la puissance de qui a été mis en place depuis longtemps par la FFVoile, avec la centralisation et l’analyse des résultats de régates ». Une singularité qui fait la force du système selon Romain Lanos, en étant à la fois capable d’exploiter une analyse théorique notamment quand de nouveaux modèles de bateaux arrivent sur l’eau et pour lesquels on manque de références concrètes, et puis de venir confronter ça à la réalité de ce que font ces bateaux quand ils arrivent sur l’eau et quand ils régatent.

Le Centre de Calcul de jauge concentre également un bon nombre d’échanges, pour le plus grand plaisir de son futur responsable. « Les gens qui s’adressent au Centre de Calcul de jauge ce sont principalement des amateurs mais surtout des vrais passionnés ! On passe beaucoup de temps à répondre aux demandes des propriétaires, des régatiers pour les aider dans leurs réflexions, que ce soit autour des évolutions potentielles de leur bateau, sur les différentes configurations possibles qui s’offrent à eux ou sur les types de certificats. On aime échanger avec eux et les accompagner notamment dans leurs processus pour améliorer la performance de leurs bateaux, en faisant des simulations pour eux, de discuter des opportunités, des choix qui se présentent à eux. C’est aussi une part importante de la mission ». Et toujours une histoire de rencontres…