Après une carrière professionnelle comme cadre technique dans l’industrie Guy Valentin est arrivé dans le monde de la voile la retraite approchant. Quelques stages à Port-Camargue et aux Glénans et le virus est pris ! Aujourd’hui il navigue en tant qu’équipier sur les régates de la Baie d’Aigues-Mortes et il est devenu arbitre comme Comité Technique National ce qui lui permet de découvrir des compétitions partout en France. Membre du Comité Directeur de la Société Nautique du Grau-du-Roi Port Camargue, il est également, depuis cette année, le nouveau Délégué OSIRIS en Occitanie pour les départements du Gard, de l’Hérault et de la Lozère.
L’histoire commence avec cette phrase : « Et si je passais mon permis bateau ? ». Sans vraiment de raison précise, « parce que c’est pratique de l’avoir », Guy Valentin a découvert la Mer Méditerranée comme cela. « J’ai commencé à louer des bateaux du côté du Grau-du-Roi ou de Port-Camargue. Puis j’ai vite eu le sentiment de tourner en rond avec ce type d’engins, bruyants et chers en carburant. Donc je me suis dit, pourquoi ne pas essayer la voile ». Avec son épouse Marie-Line il commence par un stage à Port-Camargue sur un Habitable qui fait naitre un début de passion. S’en suivent deux autres stages en Bretagne cette fois, avec les Glénans. Le premier sur l’archipel et le second, « beaucoup plus musclé », du côté de Paimpol. Vient alors l’envie de découvrir le jeu de la régate. « On s’est demandé comment on pouvait naviguer à Port-Camargue sans avoir de bateau et donc on a pris notre adhésion à la Société Nautique de Port-Camargue. Là-bas on nous a accueillis chaleureusement en nous disant : « Vous voulez naviguer ? Pas de problème, on cherche des équipiers ». Ils font alors la rencontre de Christophe Abric, « un skipper fantastique » et de son First 32 S « Yar », qu’ils ne quitteront plus en 9 ans de navigation ! En parallèle, Guy commence à s’impliquer de plus en plus pour le club du SNGRPC. « J’ai toujours considéré qu’il fallait « utiliser » la retraite pour servir la société d’une façon différente. Donc je me suis intéressé aussi à l’arbitrage. Un jour j’ai entendu quelqu’un dire « on manque de jaugeurs, ça serait sympa si on en avait un dans le club ».
Ça a allumé une lumière chez moi et j’ai commencé à regarder ça de plus près. J’ai trouvé ça parfait pour moi car même si je n’ai pas une grande culture vélique j’avais soif d’apprendre et donc j’ai fait les formations adéquates et je suis devenu jaugeur comme ça ». Aujourd’hui il est Comité Technique National et se déplace fréquemment sur des épreuves partout en France. Au moment de découvrir ces responsabilités une personne le prend « sous son aile », Christian Grégori, alors Délégué OSIRIS du secteur Gard-Hérault. « Il m’a beaucoup aidé, en étant très bienveillant avec moi, pour me mettre le pied à l’étrier au début ». Alors c’est assez naturellement que son nom a été évoqué quand Christian Grégori a émis le souhait de passer la main. « En Janvier il m’appelle pour me dire qu’ils avaient décidé que ce serait moi son remplaçant ! On n’en avait jamais parlé, mais je me sentais un peu redevable envers lui et le sujet m’intéressait. Donc j’ai dit oui ». Malheureusement quelques semaines plus tard, en mars dernier, Christian Grégori nous quittait, laissant son remplaçant seul aux commandes plus vite que prévu. « J’ai eu la chance, malgré cette prise de fonction rapide d’être parfaitement accompagné par Daniel Pillons et par les autres Délégués OSIRIS déjà en place, notamment Hugues Naudin qui s’occupe de l’Aude et des Pyrénées-Orientales ».
Guy Valentin revendique son profil atypique au sein de la Commission OSIRIS, entouré de marins aguerris pour la grande majorité d’entre eux. « J’essaye de faire en sorte que mon œil de néophyte puisse être utile, d’avoir un regard neuf sur certaines choses. Je pense que ça permet de mettre sur la table des sujets qui ronronnent par habitude ». Il sait également mettre à profit sa double casquette « Délégué OSIRIS – Comité Technique ». « Quand je suis comité technique sur l’Occitania Cup par exemple je peux gérer des demandes de contrats de jauge rapidement ». D’autant qu’avec lui fini le papier ! « J’ai institué une chose depuis mon arrivée en tant que Délégué OSIRIS c’est de systématiser la démarche par internet. Et quand quelqu’un ne sait pas faire ou ne l’a jamais fait, je l’accompagne, en direct ou par téléphone. Je n’ai plus besoin d’écran devant moi, je suis une véritable hotline informatique maintenant ! Les gens s’aperçoivent rapidement que c’est très simple et le gros avantage c’est que la demande est traitée beaucoup plus vite de cette façon-là ». Une démarche et une vision dans la lignée de celle de son prédécesseur à ce poste. « J’essaye de mettre un point d’honneur à ne pas laisser quelqu’un dans une situation de blocage, pour lui permettre de régater. Je considère mon rôle comme celui de quelqu’un qui est là pour aider les gens à régater et pas pour les en empêcher ».
D’autant que dans son secteur l’activité ne manque pas de dynamisme ! « Entre Port-Camargue et Agde on a trois grands pôles d’activité Habitable. D’abord à Palavas-les-Flots, avec plutôt des gros bateaux, puis Port-Camargue avec des Habitables et surtout un gros groupe de « 30-16 », des bateaux de moins de 30 pieds et de moins de 16 de rating. Enfin on a un troisième pôle très actif c’est l’Étang de Thau, avec un plan d’eau intérieur protégé fantastique pour la pratique Habitable à l’année. Les régatiers de La Grande Motte et d’Agde viennent compléter les lignes de départ ». Lui régate la plupart du temps dans la Baie d’Aigues-Mortes, entre Palavas et Port-Camargue, sur des compétitions qui rassemblent parfois jusqu’à 50 bateaux pour des épreuves de 5A. Il prend du plaisir à naviguer en OSIRIS, une jauge qu’il loue pour son ouverture. « L’OSIRIS c’est la simplicité d’entrée. A partir du moment où j’ai un bateau qui n’a pas trop été modifié, je fais mon contrat de jauge et ça y est, je régate ! L’OSIRIS a un vrai côté universel, c’est vraiment « venez comme vous êtes » ! Après, si c’est simple d’y entrer ce n’est pas forcément facile de bien comprendre son fonctionnement. Mais en étant maintenant en Commission OSIRIS je me rends compte que tous les cas « d’injustices » qu’on nous remonte dans les clubs sont, dans la très grande majorité, des cas bien connus et qu’il y a, soit des bonnes raisons à cela, soit une instruction en cours à ce sujet ! J’aime bien cette phrase : « tout ce qui est simple est injuste et tout ce qui est juste est inapplicable ». Je pense que l’OSIRIS est un subtil équilibre entre l’équité et un niveau de complexité qui reste gérable ».